Forum Gouvernement – Secteur privé – Groupe Banque mondiale
Forum Gouvernement – Secteur privé – Groupe Banque mondiale
Ouagadougou, 27 mai 2025
Forum Gouvernement – Secteur privé – Groupe Banque mondiale
C’est dans un contexte de transformation structurelle de l’économie burkinabè que s’est tenue, les 27 et 28 mai 2025 à Ouagadougou, la première édition du Forum sur le secteur privé, placée sous le thème : « Construire des voies durables et inclusives pour le développement ». L’événement, coorganisé par le Gouvernement du Burkina Faso et le Groupe de la Banque mondiale, à travers sa branche dédiée au secteur privé – la Société Financière Internationale (IFC) – a rassemblé des acteurs publics, des partenaires techniques et financiers, des représentants du monde humanitaire et bien sûr, les principaux leaders économiques du pays.
Patronné par le Premier ministre, représenté à l’ouverture par le ministre de l’Économie et des Finances, Dr Aboubakar Nacanabo, ce forum a offert un espace de dialogue stratégique inédit, destiné à repenser ensemble les mécanismes de développement économique du pays. L’objectif : faire du secteur privé un véritable moteur de croissance, de résilience et d’innovation au Burkina Faso.
Dès l’ouverture, les allocutions ont donné le ton. Mme Clara Ana De Sousa, directrice de division de la Banque mondiale pour le Burkina Faso, le Mali, le Tchad et le Niger, a rappelé l'engagement du groupe à accompagner les transformations en cours :
« Notre mission est d’accompagner le Burkina Faso dans la réalisation de ses priorités de développement, en mettant l’accent sur l’inclusion, l’équité et la durabilité. »
M. Idrissa Nassa, président de la Confédération Générale des Entreprises du Faso (COGEF), a, pour sa part, souligné le rôle central joué par les entreprises dans le tissu économique burkinabè, représentant plus de 90 % des activités économiques du pays.
Quant à M. Olivier Buyoya, directeur régional de l’IFC pour l’Afrique de l’Ouest, il a appelé à une synergie accrue entre acteurs publics, privés et partenaires internationaux, afin de créer des opportunités économiques durables pour les jeunes, les femmes, les déplacés internes et les communautés rurales.
Les discussions ont permis de dresser un constat clair : malgré les efforts engagés, le tissu économique burkinabè reste confronté à plusieurs obstacles majeurs, notamment :
Un taux de bancarisation encore faible (23,42 %), freinant l’inclusion financière ;
Une prépondérance du cash dans les échanges économiques, peu favorable à la transparence et à la traçabilité ;
Un accès au crédit limité, en particulier pour les PME, les jeunes entrepreneurs et les initiatives rurales.
Ces constats ont été au cœur des différents panels du forum, qui ont abordé des thématiques essentielles : financement des PME, investissement dans l’énergie, le foncier et les télécoms, souveraineté sanitaire, autonomisation des femmes, et transformation de l’écosystème agricole.
Face à ces limites, Terra Invest – plateforme d’investissement citoyen – a profité du forum pour présenter une alternative innovante : le financement participatif (ou crowdfunding).
« Il est temps de repenser les mécanismes de financement en phase avec les réalités sociales, culturelles et économiques du pays. Le crowdfunding permet de mobiliser les ressources locales et de la diaspora autour de projets concrets et utiles », a défendu un représentant de Terra Invest.
Cette approche permet de démocratiser l’investissement, en facilitant la levée de fonds pour des initiatives sociales, agricoles ou entrepreneuriales, notamment en zones périurbaines et rurales. Elle offre une solution agile pour contourner les barrières bancaires classiques tout en renforçant la cohésion sociale.
Un appel à l’action collective
Terra Invest appelle ainsi les institutions publiques, les acteurs privés et les partenaires internationaux à s’engager dans la mise en place d’un cadre légal et technique adapté au financement participatif au Burkina Faso. Plusieurs pays africains – comme le Sénégal, le Maroc ou le Kenya – ont déjà amorcé ce virage, avec des résultats encourageants pour l’inclusion financière.
Le forum a d’ailleurs montré que les opportunités ne manquent pas : 29 projets sont actuellement financés par la Banque mondiale au Burkina Faso, pour un montant de plus de 2 300 milliards de francs CFA, selon Mme De Sousa. La complémentarité entre ces initiatives structurantes et des solutions innovantes comme le crowdfunding pourrait accélérer la transformation économique tant souhaitée.
La tenue de ce forum marque un tournant stratégique. Elle révèle une volonté partagée de faire du secteur privé un moteur de croissance et de résilience, à condition de libérer les énergies locales et les capacités de financement citoyennes. C’est dans cette optique que Terra Biga entend poursuivre son plaidoyer, convaincue que le financement participatif est non seulement une nécessité, mais une opportunité historique pour le Burkina Faso.